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ChatGPT Gov, le DeepSeek killer américain

Lancement de ChatGPT Gov par Donald Trump

Il n’y a pas longtemps, a annoncé le lancement d’un chatbot alimenté par IA, similaire à mais qui sera dédié aux agences gouvernementales américaines. ChatGPT Gov, comme ils l’appellent, est un projet soutenu par et qui a pour objectif de fournir aux institutions fédérales d’accéder aux modèles les plus avancés d’OpenAI, mais de manière sécurisée. Mais il faudra tout de même répondre à des exigences plus strictes en termes de sécurité et de confidentialité. Cela dit, le gouvernement américain va prendre la place du client et devrait alimenter les modèles d’OpenAI avec des informations sensibles non accessibles au grand public.

À titre d’informations, depuis le mois de janvier 2024, plus de 18 millions de requêtes ont été générées sur ChatGPT de la part des agents gouvernementaux qui sont près de 90 000 à utiliser le chatbot.

Ils l’utilisent généralement pour traduire et résumer des documents. Mais aussi pour générer du code, développer des applications et rédiger des mémos politiques. Une des raisons pour lesquelles OpenAI a décidé de créer ChatGPT Gov, sans parler du projet Stargate de Donald Trump.

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Une similitude entre ChatGPT Gov et ChatGPT Enterprise

À première vue, ChatGPT Gov, du moins son interface, ressemble de près à celle de ChatGPT Enterprise.

Mais la plus grande différence relève des environnements d’hébergement des deux modèles

En d’autres termes, ChatGPT Gov est hébergé sur le cloud Microsoft Azure ou, dans certains cas, dans le cloud communautaire Azure Government.

C’est une approche assez différente puisqu’en adoptant cette stratégie, ces agences pourraient gérer elles-mêmes leurs exigences en termes de sécurité et de confidentialité.

C’est du moins ce qu’a affirmé celui qui s’occupe des ventes fédérales et de la mise sur le marché des produits OpenAI, Felipe Millon.

Mêmes fonctionnalités que celles de ChatGPT Enterprise ?

ChatGPT Gov propose aux institutions publiques des fonctionnalités comparables à celles de ChatGPT Enterprise.

Parmi ces options figure la possibilité de sauvegarder et de partager des conversations dans un espace de travail collaboratif, la création de modèles d’IA sur mesure et l’accès à une console d’administration dédiée aux équipes informatiques.

Cette flexibilité permet aux agences de sécuriser la gestion de leurs données sensibles tout en optimisant leurs processus internes.

Selon OpenAI, cette initiative s’inscrit dans une volonté de servir l’intérêt général et de soutenir les valeurs démocratiques.

Mais il y aura certainement des effets sur les populations vulnérables

L’intégration de l’ dans les administrations publiques suscite de nombreuses interrogations. Notamment en ce qui concerne ses effets sur les populations vulnérables et la personnelles.

L’usage de l’IA par les forces de l’ordre a déjà conduit à des erreurs judiciaires. D’ailleurs, en Californie, un projet visant à remplacer la libération sous caution par un algorithme a été rejeté par les électeurs. Ces derniers craignaient une aggravation des discriminations existantes.

Un représentant d’OpenAI a d’ailleurs reconnu que l’usage de l’IA dans le secteur gouvernemental soulève des enjeux particuliers. L’entreprise a précisé, dans un billet de blog publié mardi, que son produit respecte ses politiques d’utilisation.

ChatGPT Gov pour renforcer la position des USA en tant que leader

OpenAI estime que l’adoption de l’intelligence artificielle par l’administration publique pourrait améliorer la productivité et renforcer la position des États-Unis en tant que leader technologique.

L’entreprise développe ses outils dans le but d’aider à résoudre des problèmes complexes, qu’il s’agisse d’améliorer les infrastructures, la santé publique ou la sécurité nationale.

En mettant ses solutions à disposition des institutions gouvernementales, elle souhaite s’assurer que l’IA est utilisée dans l’intérêt général, conformément aux principes démocratiques.

C’est dans cette optique qu’OpenAI a annoncé le lancement de ChatGPT Gov, une version spécifique de son chatbot conçue pour les agences gouvernementales américaines.

Une IA optimisée pour les administrations publiques

Les organismes publics ont la possibilité d’intégrer ChatGPT Gov dans leur propre infrastructure cloud via Microsoft Azure, que ce soit sur un espace cloud commercial ou une version spécialisée pour les gouvernements.

Cette flexibilité leur permet de mieux répondre aux exigences strictes en matière de cybersécurité et de conformité, notamment avec les standards IL5, CJIS, ITAR et FedRAMP High.

Selon OpenAI, cette solution faciliterait également l’approbation interne de l’IA pour le traitement de données sensibles et confidentielles.

Pourtant, comme pour ses autres services, l’utilisation de ChatGPT Gov est soumise à des règles strictes définies par l’entreprise.

Lors d’une démonstration destinée aux journalistes, Aaron Wilkowitz, ingénieur en solutions chez OpenAI, a illustré le potentiel de cet outil à travers un scénario concret.

L’illustration fait référence à un nouvel employé de l’administration pouvait utiliser ChatGPT Gov pour planifier ses premières semaines de travail. Mais aussi pour analyser un document annoté et générer un mémo destiné aux services juridiques et de conformité.

L’outil permettait aussi de traduire ce même document en plusieurs dans le but de faciliter la communication interne au sein des institutions.

ChatGPT Gov, une réponse à R1 ?

L’arrivée de ChatGPT Gov s’inscrit dans un contexte de compétition accrue dans le secteur de l’intelligence artificielle.

Récemment, DeepSeek, une startup chinoise, a attiré l’attention en dépassant ChatGPT en nombre de téléchargements sur l’App Store avec son modèle open source R1.

Ce succès a ravivé l’intérêt des investisseurs pour les entreprises technologiques américaines et leurs avancées en matière d’IA.

Les tensions s’intensifient autour des restrictions américaines

Cette situation est d’autant plus frappante qu’elle s’inscrit dans un contexte géopolitique tendu. 

Dès octobre 2022, les États-Unis ont imposé des restrictions à l’exportation de technologies avancées.

Ces restrictions limitent l’accès des entreprises chinoises aux puces IA, comme les célèbres H100 de .

Parallèlement, cette mesure a particulièrement affecté DeepSeek, dont les ambitions se heurtaient à des contraintes matérielles.

Bien que la startup ait débuté avec un stock de 10 000 puces H100, ce volume s’est avéré insuffisant pour rivaliser avec des géants comme OpenAI ou .

« Le véritable défi n’a jamais été le financement, mais l’accès aux puces avancées en raison des restrictions américaines », a expliqué Liang Wenfeng, un responsable de DeepSeek, lors d’un entretien avec 36Kr en 2024.

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Des innovations technologiques pour contourner les limitations

Pour surmonter ces obstacles, DeepSeek a optimisé l’entraînement de ses modèles en adoptant des solutions techniques innovantes.

L’entreprise a mis en œuvre des stratégies avancées telles que :

  • Des schémas de communication personnalisés pour améliorer les échanges entre les puces ;
  • Une réduction de la taille des champs afin de limiter la consommation de mémoire ;
  • L’approche « mix-of-models » (mélange de modèles) qui permet d’optimiser les performances tout en réduisant les besoins en calcul.

Selon Wendy Chang, ingénieure en logiciel devenue analyste politique à l’Institut Mercator d’études sur la Chine, l’originalité de DeepSeek ne repose pas sur des découvertes totalement inédites. Mais plutôt sur l’art de combiner efficacement ces techniques pour obtenir des résultats impressionnants.

DeepSeek a également progressé dans deux domaines clés. Soit l’attention latente multitêtes (MLA) et le mélange d’experts (MoE).

Ces deux technologies rendent leurs modèles plus économes en ressources informatiques. À titre d’exemple, le dernier modèle de DeepSeek a nécessité dix fois moins de puissance de calcul que Llama 3.1 de Meta, selon un rapport de l’institut de recherche Epoch AI.

Des répercussions sur le marché et la réaction de Nvidia

L’efficacité du modèle DeepSeek a même suscité des réactions au plus haut niveau. Sam Altman, PDG d’OpenAI, a publiquement salué leurs avancées.

Ce qui a provoqué une baisse de 17 % du cours de l’action Nvidia. Soit plus de 500 milliards de dollars.

Malgré cette chute, Nvidia reste confiant. L’entreprise ne considère pas DeepSeek comme une menace directe et a rassuré ses investisseurs en affirmant que les progrès réalisés par la startup chinoise démontrent l’importance croissante de ses puces sur ce marché.

Selon Nvidia, la demande future pour ses technologies restera forte. En particulier pour répondre aux besoins croissants des services développés par DeepSeek.

Lancement de ChatGPT Gov, Sam Altman et Donald Trump en conférence de presse

Un éventuel mariage entre ChatGPT Gov et Stargate ?

Parallèlement à ChatGPT Gov, le chef d’État américain a dévoilé une initiative d’investissement privé destinée au développement des infrastructures d’IA.

Pour 500 milliards de dollars, Donald Trump a pour ambition de positionner les États-Unis en tête de l’industrie de l’IA.

La France de son côté, comme l’a annoncé Emmanuel Macron lors du Sommet pour l’action sur l’IA de Paris, va investir près de 300 milliards d’euros dans l’intelligence artificielle.

La course prend alors une autre tournure. De leur côté, les USA ont le projet Stargate qui prévoit l’établissement de centres de données et la création d’une centaine de milliers de postes sur le territoire américain.

Ce qui pourrait devenir un point de non-retour qui va transformer l’IA d’un simple domaine de recherche en un élément fondamental de la stratégie américaine.

L’importance de ce projet dépasse cependant le cadre d’un simple investissement financier, même s’il est d’une ampleur sans précédent dans le secteur.

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À vous la parole !

En attendant de voir qui sortira vainqueur, j’aimerais avoir votre avis. Voici une série de questions auxquelles vous pourrez répondre en commentaire :

  • L’intégration de ChatGPT Gov dans les services publics américains va-t-elle renforcer leur indépendance technologique, ou au contraire accroître leur dépendance à OpenAI et Microsoft ?
  • Quelles mesures doivent être mises en place pour assurer la protection des données sensibles traitées par ChatGPT Gov contre les cybermenaces et les risques d’ingérence extérieure ?
  • ChatGPT Gov permettra-t-il réellement d’optimiser le fonctionnement des agences gouvernementales, ou s’agit-il avant tout d’une initiative symbolique sans réel impact sur leur efficacité ?
  • Quels types de missions les administrations peuvent-elles confier à ChatGPT sans compromettre le contrôle humain sur les décisions essentielles ?
  • L’IA peut-elle alléger la complexité administrative et accélérer les processus bureaucratiques, ou risque-t-elle d’introduire de nouveaux biais et erreurs qui aggraveraient ces lourdeurs ?

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