in

Tout savoir sur le programme DARPA

darpa logo

La DARPA est une branche du Département de la Défense aux États-Unis qui se spécialise dans les technologies de pointe. Ce programme est à l’origine de plusieurs avancées militaires et d’autres qui impactent notre vie jusqu’à aujourd’hui.

La division scientifique du Pentagone développe des robots, des armes et des appareils futuristes pour l’armée. Mais la DARPA n’est pas uniquement une usine de création d’armes de guerre, elle a également des projets qui nous concernent tous. Qu’est-ce que la DARPA ? Dans cet article, nous vous disons tout ce que vous devez connaître.

DARPA : qu’est-ce que c’est ?

Le sigle DARPA est pour Defense Advanced Research Projects Agency. Littéralement, cela veut signifie « Agence pour les projets de recherche avancée de la défense ». En effet, il s’agit d’un programme de recherche pour les technologies de pointe. La DARPA est une division du Département américain de la Défense (DOD). Les activités de l’agence consistent donc à tester de nouvelles technologies afin de les rendre opérationnelles et les mettre au service de l’Armée.

La DARPA se propose de surmonter les menaces et les défis en imaginant de nouvelles capacités et en les rendant possibles. De ce fait, l’agence espère offrir un avenir plus sûr.

En termes d’innovations, les technologies de rupture développées par la DARPA ont un impact mondial. Comme avancées dans le domaine militaire, nous pouvons citer les véhicules aériens autonomes, la vision nocturne, le guidage et la navigation de précision.

Mais outre les usages destinés à la guerre, nous devons à cette agence le moyen de communication le plus connu : internet. Il s’agit d’une infime partie des projets développés par la DARPA, mais nous y reviendrons plus tard.

Son histoire

C’est l’année 1958 qui a vu naître l’ARPA (Advanced Research Projects Agency), de son nom d’origine. C’est en 1972 que la lettre « D » pour « Defense » fut ajoutée, puis retirée en 1993 et rajoutée définitivement en 1996.

Elle a été fondée par le président américain Dwight Eisenhower afin de développer des technologies de pointe pour les États-Unis. Sa création survient une année après le lancement de Spoutnik par l’Union soviétique. En effet, cet événement a suscité des questions sur le retard technologique des États-Unis. Selon la DARPA, un changement fondamental dans les programmes de science et de de la défense américaine était nécessaire.

L’objectif initial était donc d’affirmer une présence militaire des États-Unis dans l’espace. À la même époque, les missions des astronautes de la NASA devenaient plus longues et plus compliquées. Entre 1969 et 1972, la conquête de la Lune fut un succès.

De son côté, les travaux de la DARPA se concentrent sur la défense contre les missiles balistiques. Selon elle, si les Soviétiques pouvaient envoyer un humain dans l’espace, il était probable qu’ils utilisent les fusées à des fins défensives. C’est ainsi qu’elle a créé Vela, un programme d’essais nucléaires qui consistait à détecter le lancement d’un missile nucléaire soviétique. Le programme aurait également contribué à la réduction de l’utilisation d’armes nucléaires dans le monde entier.

Comment ça fonctionne au sein de la DARPA ?

Certes, la DARPA est une branche du Pentagone. Toutefois, elle opère d’une manière indépendante de la division de recherche militaire du DOD. Le personnel est constitué de différents groupes qui traitent chacun un programme particulier, et sont respectivement dirigés par un responsable.

Entre autres, chaque équipe est libre de rechercher des idées pour résoudre le problème qui lui est assigné. Autrement dit, elle peut faire des recherches à l’intérieur et à l’extérieur de l’organisation. Ensuite, la DARPA fournit un financement en fonction de chaque projet.

Le budget de l’agence pour l’exercice 2022 s’élève actuellement à 3,53 milliards de dollars, soit 0,8 % d’augmentation par rapport à l’exercice 2021.

Les domaines de recherche de la DARPA

Bien que la DARPA fasse partie du Département de la Défense, ses activités touchent différents domaines en dehors des stratégies militaires. Néanmoins, commençons par le plus évident.

L’armée et les drones

Cela va sans dire, une agence de recherches technologiques pour la défense implique le développement de technologies militaires. Elle a par exemple développé, en 2011, une arme volante, capable de traverser l’océan Pacifique à vitesse « V ». Cette même année, elle a aussi développé des lunettes de tirs pour les snipers équipés d’un laser à haute précision. Plus récemment, la DARPA a équipé l’armée d’un dispositif d’affichage pour suivre les amis et ennemis. Il permet également aux soldats de communiquer entre eux.

Pour citer des inventions plus hors du commun, la DARPA a développé une technologie qui permet de grimper sur les murs et des vélos hybrides furtifs pour les opérations secrètes. Un autre projet est le Plan X, qui consiste à virtualiser le monde réel en 3D pour la cybersécurité. En effet, cela consiste à abattre les cybercriminels comme sur un champ de bataille, à l’aide d’un casque VR.

D’autre part, certains drones, anciennement utilisés pour la surveillance, ont fait l’objet de transformation pour devenir des points d’accès WiFi ou pour d’autres fins utiles.

La conquête de l’espace

En effet, comme nous l’avons dit plus tôt, la DARPA s’est fixé comme objectif d’affirmer une présence dans l’espace. Parmi ses différents programmes dans ce cadre, nous pouvons parler de Phoenix. Le concept était inspiré de l’animal qui renaît de ses cendres pour recycler des satellites. En d’autres termes, le programme visait à récupérer les parties fonctionnelles de satellites morts ou à envoyer des robots dans l’espace pour réparer des satellites sur place. D’autres programmes tels de XS-1, Space Surveillance Telescope ou encore ALASA marquent également l’initiative de l’agence dans ce domaine.

La robotique

La DARPA finance également des projets robotiques de pointe. Un des premiers projets dans lesquels elle a investi est le Shakey. L’agence a également financé les recherches de Boston Dynamics qui a développé différents robots tels que WildCat, BigDog ou encore Atlas.

Entre 2012 et 2015, l’agence a organisé une compétition intitulée DARPA Robotics Challenge (DRC). L’objectif du concours était de développer des robots d’assistance pour intervenir dans des cas complexes et des environnements dangereux.

Outre les robots et les appareils technologiques de pointe pour un déploiement à grande échelle, la DARPA a également investi dans des programmes de prothèses et de médecine.

Les meilleures inventions de la DARPA

Les projets développés et financés par la DARPA sont nombreux. Et hormis les domaines que nous avons précédemment évoqués, l’agence est à l’origine de plusieurs technologies sans lesquelles nous ne pourrions vivre aujourd’hui. Voici donc notre sélection des meilleures inventions de la DARPA.

Internet

Effectivement, c’est la DARPA qui a inventé internet, originellement appelée ARPANET. Son créateur, JCR Licklider était un psychiatre et informaticien. Il a décrit le concept comme un « réseau informatique intergalactique » qui met en réseau plusieurs ordinateurs. Son idée a convaincu Ivan Sutherland et Bob Taylor, et trois années plus tard (1966), ARPANET était en ligne.

Finalement, ce fut la création du World Wide Web au CERN, à Genève en 1990 qui a fait exploser internet. Au-delà des institutions de recherches, il est aujourd’hui omniprésent dans le monde entier.

Le GPS

Cette qui nous aide à trouver notre chemin a en réalité vu le jour grâce à la DARPA. Lancée en 1973, l’idée était d’utiliser un réseau de satellites pour la navigation et le suivi. Tout comme internet, son utilisation était limitée, dans ce cas-ci à l’armée américaine. C’est vers l’année 1983 qu’il a été rendu disponible pour un usage civil.

L’interface graphique et la souris

Dans les années 1960, Douglas Engelbart a créé la première interface graphique. La première démonstration publique a eu lieu en 1968 et présentait une interface plus élémentaire que l’interface informatique que nous connaissons aujourd’hui. Le bureau des ordinateurs actuels et l’interface glissante des appareils intelligents se sont basés sur cette technologie.

Siri

Siri est l’assistant digital d’. Il est issu de CALO (Cognitive Assistant that Learns and Organizes), un projet de la DARPA. Le terme calo signifie également « serviteur d’un soldat » en latin. Le programme était lui aussi destiné aux soldats sur le terrain. Dérivé de CALO, Apple rachète Siri en 2010, qui représente aujourd’hui un élément clé de son écosystème.

Routage en oignon

Si vous avez entendu parler du réseau Tor, c’est le routage en oignon qui en est à l’origine, et il provient de la DARPA. En termes simples, chaque message envoyé est enveloppé dans des couches de cryptages.

À l’origine, il était question de sécuriser les communications entre les services de renseignement américains. C’est l’Office of Naval Research (ONR) des États-Unis qui a initié le programme, en 1990. Puis, il a obtenu le financement de la DARPA en 1993.

Vers l’année 2003, le réseau Tor a été déployé et le code Tor a été publié en open source sous licence MIT.

Human Universal Load Carrier (HULC)

HULC était un exosquelette destiné à porter une charge allant jusqu’à 90 kg, à usage militaire. Cependant, le projet a été considéré comme un échec en raison d’un manque de conformité au confort de son porteur.

BigDog

Ce robot de Boston Dynamics figure, en effet, parmi les plus grandes réalisations de la DARPA. Le BigDog était également conçu pour transporter des charges pour les unités militaires en se déplaçant à quatre pattes. Malheureusement, sa taille imposante faisait de lui un inconvénient à la discrétion dans une situation de combat.

Les insectes cyborgs

Toujours en termes de robotique, la DARPA avait lancé des travaux pour implanter une technologie dans le corps d’un insecte au stade de chrysalide. L’idée était de développer des instruments de surveillance. Un projet plus récent visait à créer des robots en cartographiant le cerveau d’insectes. Selon l’agence, cela permettrait de former des systèmes d’IA complexes à différents niveaux.

Le programme HAARP

Le High-frequency Active Auroral Research Program (HAARP) était une station de recherche scientifique. Ce programme rassemblait l’US Air Force, l’US Navy, la DARPA et l’Université d’Alaska Fairbanks pour étudier l’ionosphère. En 2014, la défense a abandonné le projet, le laissant entre les mains de l’Université d’Alaska Fairbanks.

Sea Shadow

Sea Shadow (IX-529) est un navire furtif développé par la DARPA, l’US marine et Lockheed Martin. Le IX-529 pouvait naviguer dans une mer agitée et éviter les détections radar. Cependant, l’expérience n’a pas trouvé d’acheteur et le navire a été démantelé en 2012.

DARPA a créé le programme Artificial Intelligence Research Associate (AIRA)

Le programme Artificial Intelligence Research Associate (AIRA) est une initiative de la DARPA. En fait, elle vise à développer et à appliquer des technologies d’IA de troisièmes vagues qui résistent aux données isolées et à l’usurpation d’identité. Ces technologies intègrent des connaissances pertinentes au domaine grâce à des modèles génératifs contextuels et explicatifs.

De fait, le but du programme AIRA consiste à faire de l’IA un collaborateur fiable et perspicace dans le processus scientifique. Aujourd’hui, l’un des principaux défis concerne le manque de généralisation des méthodologies d’IA basée sur les statistiques. Celles-ci ne peuvent être appliquées qu’à un ensemble restreint de fonctions sur lesquelles elles sont initialement formées, et leur faible capacité d’interprétation.

Alors, pour faciliter l’utilisation de l’IA dans le processus scientifique, l’AIRA invite la communauté des chercheurs à s’attaquer à deux objectifs principaux. La première consiste à explorer et à développer de nouvelles architectures et approches d’IA. D’ailleurs, cette approche facilitera la découverte de lois et de modèles physiques régissant des phénomènes physiques complexes.

Le deuxième défi vise à examiner de nouvelles approches pour évaluer les cas où les données sont trop dispersées ou inadéquates pour construire des modèles prédictifs. Cela permet ensuite de générer des hypothèses vérifiables, d’identifier des expériences de grande valeur qui pourraient atténuer les problèmes de manque de donnée.

Cliquez pour commenter

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *