Un taxi qui roule seul, sans chauffeur ni volant : Uber veut faire de cette image une réalité. L’entreprise américaine a annoncé que ses voitures sans conducteur pourraient circuler en Europe dès 2026, une première sur le continent.
Le projet repose sur une alliance entre Uber et Momenta, une société chinoise spécialisée en conduite autonome. L’objectif est clair : déployer une flotte de robots taxis dans plusieurs grandes villes européennes à partir de début 2026. Ces véhicules disposeront d’un opérateur de sécurité à bord, chargé de surveiller le trajet si besoin.
La PDG d’Uber, Dara Khosrowshahi, parle d’un projet d’envergure mondiale. Elle évoque une mobilité autonome fiable et abordable, accessible au plus grand nombre. Pour l’instant, l’entreprise n’a pas précisé dans quelles villes les essais débuteront.
Des tests déjà bien avancés aux États-Unis
Avant l’Europe, Uber prévoit de déployer ses premiers taxis autonomes au Texas fin 2025. Pour ce lancement, elle s’appuiera sur la technologie de May Mobility, une start-up américaine spécialiste du secteur. Ce type de service existe déjà dans plusieurs villes des États-Unis. À San Francisco, par exemple, il est possible de commander un taxi sans chauffeur via l’application Uber.
Mais ces véhicules ne font pas l’unanimité. Une vidéo devenue virale montre une voiture autonome tenter de fuir un contrôle de police. Bien que spectaculaire, l’incident souligne certaines limites de ces IA appliquées à la mobilité.
La Chine roule déjà sans chauffeur
En Chine, les robots taxis sont bien plus qu’un prototype. À Wuhan, environ 500 voitures autonomes circulent chaque jour dans la ville. Ce chiffre impressionnant montre que la technologie est déjà opérationnelle. Toutefois, les incidents existent. En avril, un accident mortel a impliqué un véhicule de la marque Aito, fabriqué par Huawei. Selon l’entreprise, le système de freinage automatique n’a pas réagi à temps.
Cet accident rappelle que la conduite assistée par IA soulève des questions complexes sur la sécurité. La réglementation devra donc s’adapter rapidement.
En France, la législation reste prudente
En Europe, notamment en France, les véhicules autonomes sont autorisés, mais dans un cadre très limité. Depuis 2022, la loi permet leur usage dans des projets pilotes, sur des itinéraires définis. Certaines fonctions existent déjà dans nos voitures : stationnement automatique, changement de voie ou freinage d’urgence.
Mais pour un usage à grande échelle, les freins réglementaires restent nombreux. Des acteurs comme Renault, Audi ou Mercedes-Benz cherchent pourtant à rattraper leur retard. En 2017, Audi avait présenté une voiture 100 % autonome baptisée Audi Aicon. Le prototype n’a jamais été commercialisé.
Si Uber parvient à lancer ses robots taxis en Europe dès 2026, cela pourrait redistribuer les cartes. L’Europe reste prudente, mais la pression venue des États-Unis et de la Chine s’accentue. La conduite autonome, appuyée par l’IA, n’est plus une expérimentation : elle devient un enjeu industriel global.
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