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Ils utilisent l’IA au travail… sans rien dire à leur patron

Ils utilisent l’IA au travail sans rien dire à leur patron

L’intelligence artificielle gagne du terrain dans les bureaux, souvent à l’insu des managers. Selon une étude d’HEC, 12 % des salariés français utilisent l’IA au travail sans en parler.

Cette utilisation silencieuse, appelée « shadow adoption », révèle un malaise entre efficacité technologique et reconnaissance professionnelle. « Les employés n’ont aucun intérêt à dire qu’ils utilisent l’intelligence artificielle au travail », explique David Restrepo Amariles, professeur à HEC.

Les chercheurs ont évalué la perception de 130 managers à travers des documents rédigés pour une présentation. La moitié des notes avait été préparée avec Chat GPT, l’autre moitié uniquement par des humains. Pourtant, les managers ont estimé que 77,3 % des contenus provenaient d’un robot. Même quand les auteurs affirmaient n’avoir utilisé aucun outil d’IA, leurs supérieurs restaient méfiants. « Il est très difficile pour les managers d’identifier le contenu produit par Chat GPT », souligne le professeur.

Les managers ont évalué plus positivement les contenus générés avec l’IA lorsqu’ils ignoraient leur origine. Mais dès qu’ils savaient qu’un robot avait été utilisé, ils estimaient que le travail avait été plus rapide, donc moins méritant. « Cela enlève une partie de l’effort de production », précise Restrepo Amariles. Ceux qui utilisent l’IA au travail préfèrent rester discrets, par crainte d’être sanctionnés.

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Une productivité invisible… et risquée

Cette dissimulation empêche les entreprises de profiter pleinement des bénéfices liés à l’IA au travail. Elle pose aussi des questions sérieuses sur la sécurité. « Un autre utilisateur peut potentiellement récupérer ces données », alerte le professeur face à l’envoi de documents internes à Chat GPT. L’IA peut aussi générer des erreurs ou relayer des informations incorrectes. Ces failles passent souvent inaperçues dans un contexte d’utilisation cachée.

Tous les usages de l’IA ne sont pas forcément plus efficaces qu’un humain. Une « frontière » théorisée par Harvard montre que certaines tâches échappent encore aux capacités de l’intelligence artificielle. « Il faut former les salariés à utiliser l’IA dans les bons cas », insiste Restrepo Amariles. Il évoque des récompenses concrètes comme des formations, des bonus ou une réduction du temps de travail.

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Les managers expérimentés se montrent plus sûrs d’eux pour évaluer les contenus issus de l’IA. Même s’ils se trompent souvent, leur position peut en faire des relais précieux pour une adoption plus assumée. « Les seniors pourraient être des vecteurs d’adoption », conclut l’étude. La transformation numérique pourrait bien venir d’un endroit inattendu, porté par des collaborateurs chevronnés.

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