L’IA déferle à un rythme inédit. Partout, les pays investissent pour dominer ce secteur florissant. Nvidia symbolise cette frénésie : elle est désormais la société la mieux valorisée au monde.
Certains analystes qualifient ses puces IA de « nouvel or » et les discours des dirigeants confirment cette course effrénée. Pourtant, au sommet international de Paris en 2025, ni les États-Unis ni le Royaume-Uni n’ont signé l’accord « éthique » proposé.
Derrière l’enthousiasme affiché, des applications glaçantes émergent. Un développeur surnommé Lore a lancé Chub AI, un site d’IA conversationnelle aux dérives inquiétantes. Pour 5 dollars par mois, l’utilisateur accède à des personnages comme Olivia, 13 ans, ou Reiko, fictive « grande sœur victime d’accidents sexuels ». Ce site génère des millions, tout en banalisant la violence sexuelle.
Des robots sexuels aux compagnes IA soumises
Certains modèles de robots sexuels IA simulent des relations non consenties dans un environnement dit « frigide ». Ces produits, conçus principalement pour les hommes, renforcent une vision où la femme est soumise. L’IA devient ici un outil au service d’une violence normalisée, sans respect du consentement ou de l’égalité. Les entreprises vendent cette expérience comme divertissement, mais elles alimentent un imaginaire profondément oppressant.
L’IA générative, nourrie par des contenus sexistes, produit des textes et images à caractère dégradant. Cette technologie IA renforce la violence symbolique contre la femme dans de nombreux contextes. Des fausses images intimes circulent, créées pour humilier, contrôler et terroriser. La technologie, censée servir tous les humains, devient vecteur d’agression numérique permanente.
La naissance de Facebook repose elle aussi sur une logique sexiste. Le premier site classait les étudiantes par leur physique. Les femmes et les associations ont protesté, mais personne ne les a écoutées. Aujourd’hui, l’IA reproduit la même violence, à une échelle encore plus grande. Le refus d’apprendre du passé expose chaque femme à un danger constant.
L’autocensure numérique comme réflexe de survie
En 2020, 9 femmes sur 10 ont déclaré limiter leur présence en ligne à cause du harcèlement. Cette violence numérique est perpétuée par l’IA, qui marginalise celles qui fuient ces espaces toxiques. L’écart grandit : 71 % des jeunes hommes utilisent l’IA chaque semaine contre 59 % des femmes. Si l’IA reste dominée par ces usages, elle reproduira toujours des schémas d’exclusion.
« Nous avons échoué avec l’IA stupide des réseaux sociaux », rappelle Peter Wang, expert en données. Pour éviter de nouvelles formes de violence contre chaque femme, l’IA doit être encadrée dès maintenant. La régulation ne vise pas à ralentir l’innovation, mais à prévenir les dérives les plus graves. L’inaction actuelle trahit celles qui vivent déjà les effets de cette violence.
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