La reconnaissance faciale est la méthode d’identification la plus rapide d’un individu. Elle est généralement utilisée pour des raisons de sécurité, tant dans les appareils mobiles que par les autorités.
Les mots « reconnaissance faciale » ne sont pas vraiment difficiles à comprendre. Et la plupart des smartphones utilisent aujourd’hui cette technique comme système de verrouillage. Mais c’est loin d’être sa seule application. Découvrez ce qu’est réellement la reconnaissance faciale et comment ça fonctionne.
Reconnaissance faciale : définition
La reconnaissance faciale est une parmi tant d’autres méthodes d’identification biométrique. La biométrie consiste à identifier un individu en se basant sur ses caractéristiques biologiques, physiques et, dans certains cas, comportementales. Parmi les autres techniques, nous pouvons citer la reconnaissance d’empreintes digitales, la reconnaissance rétinienne ou irienne ou la reconnaissance vocale. Pour en revenir à la reconnaissance faciale, il s’agit donc d’une méthode d’identification d’une personne grâce à l’analyse de son visage.
Généralement utilisée pour des raisons de sécurité, elle a aussi trouvé d’autres applications. Mais nous y reviendrons plus tard. Voyons d’abord comment cela fonctionne.
Le fonctionnement de la reconnaissance faciale
L’application de reconnaissance faciale que plusieurs d’entre nous utilisent régulièrement est probablement celle de nos smartphones ou iPhone. Pour faire simple, à l’aide de la caméra frontale, le système scanne le visage de la personne en face pour l’identifier. S’il reconnaît la personne, il déverrouille l’appareil. En revanche, s’il ne la reconnaît pas, il limite l’accès à l’appareil.
Maintenant, lorsqu’il ne s’agit pas d’un appareil personnel, la reconnaissance faciale fonctionne un tantinet différemment. Entre autres, après avoir scanné un visage, le système tente de faire correspondre l’image à des images contenues dans une base de données de visages. Autrement dit, il ne s’agit pas de se souvenir d’une personne, mais de déterminer si cette personne figure dans le système.
Voici, d’une manière générale, les étapes de la reconnaissance faciale :
Capture d’image
Pour reconnaître un visage, un système doit avant tout voir un visage, c’est-à-dire la photo de la face d’une personne. Cela implique l’utilisation d’une caméra, bien qu’il soit inutile de le préciser.
Détection du visage
La reconnaissance faciale peut se faire à partir de l’image d’une personne placée directement en face de la caméra. Toutefois, dans le cas des vidéos de surveillance dans un espace public, par exemple, l’image peut contenir plusieurs visages. La caméra doit donc localiser un visage dans l’image capturée qui peut soit regarder droit devant soit être de profil.
Analyse du visage
La prochaine étape consiste à relever les traits distinctifs en se basant sur la géométrie du visage. L’analyse du visage implique d’abord celle des yeux, notamment leur distance et la profondeur des orbites. En outre, le système évalue la forme du menton ainsi que sa distance par rapport au front. Il étudie également la forme des pommettes, des lèvres et des oreilles. L’objectif est de créer des points de repère qui permettent d’identifier le visage.
Un système de reconnaissance faciale repose, en général, sur des images en 2D qui correspondent mieux aux bases de données de photos publiques.
Conversion de l’image
Précisons que le système de traitement des images est un système informatique. Cela signifie que les données qu’il traite doivent avoir un format numérique. Par conséquent, l’image doit être convertie en un ensemble de données numériques. De cette conversion résulte une nouvelle représentation qui correspond à une formule mathématique dite empreinte faciale.
Recherche de correspondance : reconnaissance faciale
La dernière phase est celle qui répond le plus à la définition de la reconnaissance faciale. L’empreinte faciale est comparée à la base de données de visages pour trouver une correspondance. Concernant cet ensemble de données d’images, il peut provenir de caméras publiques, de médias sociaux ou de sources privées.
Les résultats
En fonction de son utilisation ou d’autres facteurs, chaque système de reconnaissance faciale peut fournir différents types de résultats. Évidemment, dans la plupart des cas, nous nous attendons à obtenir un résultat unique. Néanmoins, il arrive qu’un système calcule un score de probabilité de correspondance entre l’image d’entrée et les modèles de la base de données. Dans ce cas, vous obtiendrez plusieurs propositions de correspondances potentielles classées par ordre de probabilité.
Par ailleurs, il peut aussi y avoir des erreurs dans les résultats de la recherche de correspondance. Un « faux négatif » signifie que le système n’est pas parvenu à trouver aucune correspondance. Un « faux positif », en revanche, indique que le système a trouvé une correspondance, mais qui est inexacte.
Applications de la reconnaissance faciale
Comme nous l’avons mentionné plusieurs fois, la principale utilisation de la reconnaissance faciale est la sécurité, que ce soit pour les appareils et applications diverses que pour les autorités. Néanmoins, elle peut être utilisée à d’autres fins étant donné qu’il s’agit de la méthode d’identification la plus rapide.
La reconnaissance faciale au service de la sécurité
La première utilisation de la reconnaissance faciale est celle que nous avons évoquée plus tôt, à savoir celle du déverrouillage des téléphones. Elle est plus authentique que les schémas ou les codes à chiffres auxquels d’autres personnes peuvent facilement accéder.
Outre les smartphones ou les tablettes, d’autres dispositifs comme les voitures peuvent utiliser l’identification du visage à la place des clés. Ce peut également être le cas dans les bureaux ou les maisons.
Pour monter à une plus grande échelle, parlons des aéroports et du contrôle des frontières. Avec des passeports biométriques, les voyageurs peuvent se passer des longues files d’attente pour une vérification manuelle. En plus de réduire le temps d’attente, la reconnaissance faciale permet d’améliorer la sécurité dans ces zones à fortes affluences.
Toujours grâce à l’authenticité de l’empreinte du visage, certains services bancaires utilisent également la reconnaissance faciale à la place des mots de passe pour autoriser les transactions en ligne. Et pour s’assurer qu’il s’agit bien d’une personne réelle et non d’une photo, les banques exigent en plus une « preuve de vie faciale ».
Réduire la criminalité
Certes, il s’agit toujours de sécurité, mais cette fois, la loi est impliquée. Les principaux utilisateurs de la reconnaissance faciale à grande échelle sont les forces de l’ordre. En termes simples, les autorités collectent les photos des suspects pour les comparer aux bases de données des agences locales, nationales ou fédérales. Et s’il s’agit d’une personne nouvellement arrêtée, sa photo est ajoutée aux bases de données.
Mais les criminels ne sont pas les seules cibles des autorités en utilisant cette technique. La reconnaissance faciale permet également de retrouver les personnes portées disparues. Grâce aux caméras placées dans les différents espaces publics, la recherche de ces personnes, comme celles des victimes d’otage ou de traite, devient plus facile.
En dehors des autorités, d’autres organisations se basent sur la reconnaissance faciale pour identifier les personnes indésirables. Par exemple, dans un magasin, l’identification du visage permet de reconnaître les voleurs connus et de signaler les responsables s’il pénètre dans l’enceinte. De même, dans une salle de jeu, cette méthode permet de surveiller les joueurs pour identifier les personnes enregistrées comme dépendantes au jeu.
Les autres cas d’utilisation de la reconnaissance faciale
La reconnaissance faciale peut avoir d’autres utilisations qui n’ont pas de rapport avec la sécurité. Par exemple, dans le commerce de détail, les gérants d’un magasin peuvent relier l’empreinte visage d’un client à son historique d’achat pour l’orienter vers les produits susceptibles de l’intéresser. En outre, une technologie connue sous le nom de « Face Pay » utilise aussi l’identification du visage pour effectuer un paiement.
Dans les hôpitaux, la reconnaissance faciale permet d’accélérer l’accès aux dossiers des patients ou l’enregistrement de nouveaux patients. Certaines entreprises technologiques développent même des technologies d’analyse biométriques pour diagnostiquer des maladies.
Un autre cas d’utilisation de l’identification biométrique du visage est l’analyse des sentiments. En effet, plusieurs scientifiques pensent que les traits du visage permettent de connaître les émotions d’une personne. Plusieurs applications explorent cette branche de la reconnaissance faciale. Par exemple, en Chine, Canon ne laisse entrer dans ses bureaux que les employés heureux, c’est-à-dire qui affichent un sourire sur le visage. Les responsables de marketing se basent également sur l’analyse des sentiments pour évaluer les réactions des clients ou du public.
La reconnaissance faciale : avantages et inconvénients
Les plus
Il est évident que le principal avantage de la reconnaissance faciale est la sécurité. Elle permet de protéger les biens personnels (appareils, comptes) de manière plus sûre que les clés qui peuvent s’égarer ou les codes qui peuvent être hackés. Au niveau des entreprises, des agences de sécurité et du gouvernement, elle aide à protéger les gens des criminels et des terroristes.
Par ailleurs, avec les contraintes de limitations de contact humain, l’identification biométrique du visage offre une plus grande commodité. Au lieu de faire passer les cartes de crédit ou de l’argent liquide de main en main, il suffira de scanner le visage par exemple.
Et comme nous l’avons déjà mentionné, la reconnaissance faciale est la méthode d’authentification la plus rapide. De plus, elle s’intègre facilement à différentes technologies ou logiciels de sécurité.
Les moins
Alors que la reconnaissance faciale est utilisée dans différents domaines, elle est aussi un sujet de controverse. Le fait que les autorités utilisent les données publiques peut se traduire par une surveillance constante de la population. Certains accusent ces pratiques d’atteinte à la vie privée, et c’est compréhensible. Par ailleurs, les images sont généralement collectées et stockées sans le consentement des gens.
Une autre préoccupation majeure concernant cette méthode d’identification est également le fait que certains systèmes soient biaisés. En d’autres termes, ils produisent des résultats erronés, le plus souvent lors de l’identification des hommes noirs.
Enfin, revenons aux résultats d’une reconnaissance faciale qui peuvent afficher des faux négatifs et des faux positifs. Un résultat faussement négatif ne pose pas réellement de problème, étant donné l’absence de correspondance. Par contre, un faux positif signifie que la correspondance trouvée peut être inexacte. Lorsqu’il est question de rechercher un criminel présumé, cela pourrait aboutir à l’incrimination d’un innocent.
Faut-il interdire ou autoriser la reconnaissance faciale ?
Concernant les réglementations en vigueur, l’Union européenne a introduit le RGPD ou le règlement général sur la protection des données en 2018. Entre autres exigences, il interdit l’exploitation des données personnelles sans consentement préalable. En 2021, l’UE a également présenté un projet de loi sur l’utilisation de l’intelligence artificielle (AI Act). Celui-ci inclut également l’interdiction de la reconnaissance faciale dans les espaces publics.
Pour sa part, l’ONU a, il y a quelques mois, fait appel à un moratoire sur l’utilisation de certaines technologies qui ne respectent pas les droits de l’homme. Et pour finir, la CNIL a récemment publié un projet de position sur l’utilisation des caméras intelligentes dans les endroits publics.
Alors, qu’en est-il des nombreux avantages de la reconnaissance faciale ? En dehors des espaces publics, les entreprises et autres organisations ont légalement le droit d’utiliser cette technologie. Néanmoins, il existe quelques points importants à prendre en considération afin d’instaurer la confiance des personnes concernées. Il s’agit notamment de l’équité, de la transparence, de la responsabilité, du consentement et de la surveillance légale.
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