Une simple image suffit désormais à créer une vidéo surréaliste de 20 secondes sur Midjourney. La firme vient de lancer un générateur vidéo IA aussi ambitieux que controversé.
Après avoir conquis les créatifs avec ses images IA, Midjourney lance désormais V1, son tout premier générateur de vidéos. Ce nouveau modèle permet de transformer une simple image en quatre vidéos de cinq secondes, avec des options de personnalisation précises. Fidèle à son écosystème, Midjourney déploie V1 uniquement sur Discord et sur sa plateforme web.
Avec le lancement de V1, Midjourney entre en concurrence frontale avec les géants du secteur. OpenAI (Sora), Runway (Gen 4), Adobe (Firefly) et Google (Veo 3) occupent déjà l’espace, mais Midjourney mise sur une stratégie différente. Là où ses concurrents visent le secteur publicitaire et les productions commerciales, V1 cible les artistes numériques, les designers et les créateurs d’univers visuels originaux.
« Notre but est de simuler des mondes ouverts en temps réel. », écrit David Holz, fondateur de Midjourney. Le modèle V1 ne se limite pas à générer des clips de transition pour les monteurs ou des publicités express. Il s’inscrit dans un projet plus vaste qui vise, à terme, la création de scènes 3D interactives et dynamiques.
Personnalisation poussée et vidéos de 5 à 21 secondes
Le système repose sur un principe simple : une image fixe sert de point de départ à l’animation. L’utilisateur peut opter pour une animation automatique générée aléatoirement ou décrire précisément une action manuellement. D’autres réglages permettent de choisir l’intensité des mouvements. Que ce soit pour la caméra ou pour le sujet de la scène.
Les vidéos générées durent initialement cinq secondes. Mais elle peuvent être étendues par tranches de quatre secondes, jusqu’à atteindre une longueur maximale de 21 secondes. Les premières créations partagées en ligne dégagent une esthétique surnaturelle, dans la droite lignée du style Midjourney, loin du réalisme recherché par les autres studios.
Un modèle coûteux, réservé aux abonnés
Cette nouvelle fonctionnalité a un prix : générer une vidéo coûte environ huit fois plus que créer une image classique. Les utilisateurs du forfait Basic, à 10 dollars par mois, disposent d’un quota limité. Seuls les abonnés Pro (60 dollars) et Mega (120 dollars) peuvent produire un nombre illimité de vidéos, en mode Relax, plus lent.
Midjourney annonce déjà une possible révision tarifaire pour ses modèles vidéo. Ce lancement permet à l’entreprise de tester la demande réelle. En même temps, elle essaie de maintenir un certain contrôle sur le volume de génération.
Une annonce en pleine tourmente judiciaire
V1 arrive alors que Midjourney est ciblée par une plainte conjointe de Disney et Universal. Ces studios accusent la plateforme d’avoir généré des images proches de personnages protégés, comme Homer Simpson ou Dark Vador. La tension monte entre les détenteurs de droits et les créateurs d’outils génératifs, dans un climat déjà tendu autour de l’utilisation des données d’entraînement.
Midjourney, qui cherche à se différencier par son positionnement artistique, devra désormais conjuguer ambitions techniques et prudence juridique. Avec V1, elle étend son champ d’action sans renoncer à sa base créative. Reste à savoir si l’originalité suffira à la maintenir à flot dans un secteur de plus en plus surveillé.
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