in ,

Chute de trafic web : les résumés IA font de gros dégâts

Chute de trafic web : les résumés IA font de gros dégâts

Les éditeurs web n’ont rien vu venir. Pendant qu’ils fournissaient le contenu, l’IA se préparait à le leur voler.

En un an, les « aperçus IA » de Google ont bouleversé l’écosystème en réduisant drastiquement le trafic entrant. Les sites continuent d’apparaître, mais les clics, eux, disparaissent.

Lancé officiellement en mai 2024, le système d’aperçus IA de Google affiche des résumés en haut des résultats. Résultat : plus besoin de cliquer. Selon BrightEdge, les impressions ont bondi de 49 %, mais les clics vers les sites ont chuté de 30 %. Les internautes posent leurs questions… et Google répond sans lien sortant. Une configuration idéale pour Google, mais catastrophique pour les éditeurs qui perdent visiteurs et revenus.

D’après Ahrefs, les aperçus IA de Google font baisser les clics d’environ 35 %. SimilarWeb, de son côté, révèle des baisses alarmantes dans plusieurs secteurs : tourisme (-20 %), médias (-17 %), e-commerce (-9 %), finance (-7 %) ou encore alimentation (-7 %). Le lifestyle recule aussi, avec une chute de 5 % du trafic de recherche. Même si les statistiques varient, la tendance reste la même : les clics s’évaporent.

YouTube video

L’IA cannibalise le contenu qu’elle a utilisé pour s’entraîner

Ce paradoxe exaspère les éditeurs : le contenu qui nourrit l’IA est celui que Google désindexe dans les faits. Les modèles génératifs, entraînés grâce aux articles web, ne renvoient plus vers les auteurs. Kevin Indig a mené une étude auprès de 70 personnes : sans IA, 28 % cliquent sur ordinateur, 38 % sur mobile. Avec les résumés automatiques, ce comportement s’effondre.

Matthew Prince, patron de Cloudflare, a récemment pris la parole à Cannes pour tirer la sonnette d’alarme. Il révèle que le ratio entre pages explorées par Google et visiteurs référencés était de 2:1 il y a dix ans. Aujourd’hui, il atteint 18:1. Autrement dit, les robots lisent toujours plus… sans jamais ramener de visiteurs. Pire encore chez OpenAI (1 500:1) et Anthropic (60 000:1).

Les sites web paient l’infrastructure, les serveurs, le contenu… pendant que les IA captent toute la valeur. Ces robots d’indexation coûtent cher à héberger et ne génèrent presque plus de trafic retour. Résultat : chute des revenus publicitaires, baisse des abonnements, fragilisation générale du trafic. Et pourtant, aucune régulation ne vient redistribuer équitablement la chaîne de valeur.

Les procès s’accumulent, mais Google domine toujours

Certaines rédactions contre-attaquent par voie judiciaire. Mais malgré ces actions, Google contrôle encore 90 % du marché de la recherche. Le moteur ne dit rien, mais grignote silencieusement ce qui le fait vivre. La promesse d’un concurrent IA reste pour l’instant illusoire. Même ceux qui dénoncent cette domination continuent de dépendre du trafic Google.

YouTube video

La fracture est désormais claire. Les éditeurs demandent plus de transparence, plus de redistribution, plus d’équité. Google, OpenAI et Anthropic préfèrent l’efficacité algorithmique au respect du lien. Les robots lisent, synthétisent, redistribuent sans clic. Pendant ce temps, les sites s’effondrent lentement, étranglés par les règles d’un jeu qu’ils n’ont pas écrit.

Restez à la pointe de l'information avec INTELLIGENCE-ARTIFICIELLE.COM !

Cliquez pour commenter

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *