Il y a un grand défi que l’on a tendance à sous-estimer quand on parle d’intelligence artificielle. Et ce n’est autre que la prolifération des deepfakes, ou des faux contenus générés par IA. Chaque jour, on voit des images ou des vidéos qui circulent sur le web, mais qui, en aucun, ne constituent un fait réel. Si on ne sait pas comment repérer se protéger contre les deepfakes, les conséquences peuvent être désastreuses.
Alors, imaginez qu’un jour, vous voyez une photo de vous nu(e), dans une vidéo porno générée par IA.
Ou encore une image de votre fils ou de votre fille en train de se faire abattre par un groupe de malfaiteurs.
On peut désormais tout faire avec l’intelligence artificielle. Et le comble, c’est que les vidéos ou les images deepfakes sont de pus en plus réalistes qu’il est souvent difficile de les identifier.
Il existe cependant quelques détails qui vous permettront de détecter qu’un contenu est un faux.
Si vous arrivez à les identifier, vous pourrez vous protéger facilement contre les deepfakes IA.
Retour à la source
Le terme deepfake fait référence à la combinaison entre apprentissage profond (deep learning) et faux contenu (fake), d’où l’appellation deepfake.
La technique consiste à modifier, à manipuler et à surtout falsifier les contenus de types images, vidéos ou audio pour ajouter des éléments réalistes.
Et grâce à l’IA, il est aujourd’hui de plus en plus facile de créer des deepfakes et de les publier sur le web.
Pour les Québécois, il s’agit de vidéos hyper truquées dans lesquelles une personne fait un discours ou une action modifiée.
Au début, les deepfakes servaient de moyens pour se venger d’une personne, en particulier pour du revenge porn.
Aujourd’hui, les deepfakes ne se limitent pas aux contenus explicitement sexuels et ne ciblent plus uniquement les personnalités publiques et les célébrités.
Tout le monde peut devenir une cible facile pour les contenus deepfakes. Ce qui fait que la menace est réelle et il est temps de s’y protéger.
Les types de deepfakes IA les plus populaires
Aucun d’entre nous n’est à l’abri des deepfakes. Mais on peut éviter de devenir victime de cette pratique. Je le dirai plus tard, mais avant, voici quelques types de deepfakes que vous devrez connaître.
Il y a avant tout l’échange de visage. Ici, le deepfake consiste à échanger le visage d’une personne avec celui d’un autre individu.
Les deepfakes peuvent aussi prendre la forme d’une synchronisation labiale. Il s’agit ici d’une technique qui permet d’ajouter des mouvements de lèvres pour modifier ce qu’il dit ou pour lui faire dire des choses qui n’existent pas.
En troisième lieu, on a ce que l’on appelle le clonage de voix. La voix de la victime est donc copiée pour lui faire faire de fausses déclarations.
En gros, qu’il s’agisse d’un échange de visage, d’un clonage vocal ou d’une synchronisation labiale, ce qui est sûr, c’est qu’avec les performances des modèles d’IA actuels, il est plus facile de réaliser un deepfake.
Une seule photo suffit et si vous vous demandez comment peut-on faire une vidéo avec une simple photo, eh bien, sachez qu’il existe aujourd’hui des systèmes qui permettent justement de générer une vidéo à partir d’une image.
Deepfakes audio : des faux de plus en plus difficiles à détecter ?
— Info ou Intox 🔎 – France 24 (@InfoIntoxF24) March 22, 2025
La démocratisation des outils de génération d'audio par IA a accéléré la production et la qualité de ces contenus usurpant la voix de personnalités. Une prolifération qui inquiète…⬇️
1/3@Observateurs pic.twitter.com/mSnkATgMNb
Les dangers du deepfake : pour la victime et pour la société
Les deepfakes n’ont pas comme seul objectif de tromper nos esprits. Ils ont également des conséquences dramatiques pour la société dans laquelle nous vivons.
Dans les deepfakes, rien n’est vrai, tout est faux. En d’autres termes, on nagera dans la désinformation.
La manipulation constitue aussi une des répercussions néfastes des deepfakes puisque les fausses informations peuvent circuler facilement et les lecteurs peuvent être manipulés.
C’est pour cette raison qu’il faut toujours vérifier la source des informations que vous liez sur internet. De même quand vous obtenez des réponses de la part d’in chatbot comme ChatGPT.
Prenons un exemple pour illustrer le désastre que peuvent provoquer les deepfakes. Une haute responsable politique fait une déclaration, disons qu’il s’agit de Donald Trump annonçant qu’il va fermer Mistral AI, le champion français de l’IA.
Une telle information peut rapidement circuler sur le web et peut influencer notre perception. Raison de plus de bien vérifier les informations avant d’y croire et de la partager.
Attention aux escroqueries !
Outre les fausses nouvelles, les deepfakes peuvent également avoir comme objectif les escroqueries. Ici, on parle d’usurpation d’identité qui a comme principal objectif les escroqueries financières.
Comme le cas de ce jeune Chinois qui a perdu plus de 25 000 euros à cause d’une escroquerie amoureuse IA.
Pour les entreprises, c’est encore pire. À défaut d’attention de la part des employés, ces derniers pourraient intentionnellement envoyer des informations commerciales sensibles à cause d’une vidéo truquée.
Résultat : perte financière importante et éventuel licenciement.
Protégez votre réputation
Comme mentionné plus haut, les deepfakes peuvent prendre la forme d’un échange de visage. Et dans ce cas bien précis, le faux contenu peut mettre la victime dans une situation compromettante.
En d’autres termes, qu’il s’agisse d’une vidéo indiquant un comportement inapproprié ou une autre qui met une personne dans une situation embarrassante, il y aura toujours des conséquences sur sa vie privée, son image publique, ainsi que sa réputation.
Dans le cadre d’une élection par exemple, un candidat peut facilement être discrédité à cause d’un deepfake.
Ici, on parle d’ingérence électorale et perte de confiance démocratique due à de faux contenus numériques, de fausses déclarations, ou de scènes simulées compromettantes.
Ce ne sont que des exemples de ce que pourraient provoquer les deepfakes IA. En tout cas, vous pouvez identifier un faux contenu. Voici comment !
#IntelligenceArtificielle | 🤖 Grâce à l’IA, la #PoliceScientifique bénéficie d’outils performants pour exploiter la vidéosurveillance, extraire des indices sonores et repérer les deepfakes. ⏳Un gain de temps précieux pour les enquêteurs ! pic.twitter.com/Iax0Z1LPlf
— Police nationale (@PoliceNationale) February 14, 2025
Deepfake IA : identifier les signes qui trompent
Comme les IA génératives actuelles sont de plus en plus performantes, les contenus qu’elles génèrent sont d’un réalisme à couper le souffle.
Ce qui veut dire qu’il peut être difficile de reconnaître un deepfake et de différencier le vrai du faux.
Il existe cependant quelques signes trompeurs grâce auxquels on peut identifier les vidéotox ou les infox vidéo.
L’un des indices les plus révélateurs réside dans le mouvement des yeux et des lèvres. Il suffit de bien vous concentrer sur les clignements des yeux et sur la synchronisation labiale.
Généralement, ces éléments manquent de naturel et dans la majorité des cas, les clignements des yeux paraissent étrangement mécaniques.
On peut également identifier un deepfake par la qualité visuelle du contenu. Ici, il y a quelques indices trompeurs.
Notamment des contours imprécis, des zones floues et des incohérences au niveau de l’éclairage.
Si vous constatez l’un de ces défauts, c’est qu’il s’agit d’une vidéo générée par IA ou d’un deepfake proprement dit.
Aussi, j’ose dire que la dimension sonore n’est pas en reste. La voix peut trahir l’origine synthétique du contenu, soit par une perfection trop uniforme, soit par des variations artificielles dans le ton, l’intonation ou le rythme.
Pourtant, les logiciels comme ElevenLabs et Heygen peuvent reproduire la fluidité et les subtilités de l’expression vocale humaine avec perfetion.
Dernier indicateur de deepfake : les expressions faciales. Plusieurs éléments peuvent indiquer un deepfake dans ce contexte. Notamment le manque de spontanéité et de nuance lors d’une transition émotionnelle.
En bref, ce n’est qu’une question de détail et maintenant que vous savez comment reconnaître un deepfake, je vais vous apprendre comment se protéger des faux contenus générés par IA.
Mes astuces pour mieux se protéger contre les deepfakes IA
Étant donné que les deepfakes représentent un vrai danger, on peut éviter de devenir victime de cette pratique.
La première chose à faire, c’est de vérifier les sources. Si un contenu vous semble étrange, choquant ou trop sensationnel, il vaut mieux faire des recherches approfondies pour vérifier sa fiabilité.
Sinon, vous pouvez toujours recourir à des outils de détection de deepfakes pour repérer et identifier les indices mentionnés précédemment.
Honor va d’ailleurs lancer un outil de détection d’ici quelques jours. Comme l’a indiqué Ismael dans cet article.
En second lieu, je vous recommande vous éduquer au numérique. Ici, il est question d’apprendre à reconnaître les signes qui indiquent qu’une image, une vidéo ou un audio a été falsifié.
Vous pouvez également vous protéger en utilisant des solutions de certification d’authenticité des fichiers numériques comme la blockchain.
En résumé, on publie des deepfakes pour plusieurs raisons. Soit pour soulever le doute, soit pour s’exprimer contre d’autres croyances, soit pour nuire à la réputation des gens.
Alors, ne tombez pas dans le piège. Vous savez maintenant comment détecter et vous identifier contre les deepfakes.
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